La norme NF EN 197-5 marque une étape majeure dans l’évolution de l’industrie cimentière européenne. Elle définit officiellement les nouveaux ciments bas carbone, destinés à réduire l’empreinte carbone du secteur de la construction. Introduite en complément de la NF EN 197-1, cette norme incarne la transition portée par le Green Deal européen et l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.
Contrairement à ce que pensent de nombreux professionnels, la NF EN 197-5 n’est ni une extension de la norme ISO, ni une version modifiée de la NF EN 206. Il s’agit d’une norme spécifique, dédiée à la classification, la composition et les performances des ciments à faible teneur en clinker, conçus pour les bétons modernes et les projets de construction durable.
La NF EN 197-5 répond à plusieurs enjeux stratégiques :
Le clinker représente jusqu’à 90 % des émissions de CO₂ liées au ciment. La norme NF EN 197-5 vise à réduire cette part en autorisant des ciments hautement substitués, tout en garantissant des performances mécaniques conformes aux besoins du BTP.
Jusqu’en 2023, les ciments à substitution élevée existaient surtout comme solutions expérimentales ou locales. La norme 197-5 les officialise, harmonise leurs formulations et sécurise leur utilisation sur les chantiers.
Avec la NF EN 197-5, l’Europe adopte une classification commune pour les ciments bas carbone, ce qui facilite leur commercialisation, leur certification CE, et leur reconnaissance dans les projets internationaux.
Les labels environnementaux (RE2020, HQE, BBCA) poussent à l’utilisation de matériaux à faible impact. La norme 197-5 apporte une réponse standardisée et fiable aux besoins des bétons bas carbone.
Ces ciments utilisent plusieurs constituants secondaires :
La norme autorise des teneurs très basses :
👉 50 % à 65 % de clinker, soit un gain carbone significatif.
Alors que les CEM II/A contiennent encore beaucoup de clinker, les CEM II/C-M sont conçus pour être véritablement bas carbone tout en conservant un comportement en béton similaire.
Ces ciments utilisent plusieurs constituants secondaires :
Ces ciments utilisent plusieurs constituants secondaires :
Ces ciments affichent une réduction carbone exceptionnelle.
| Type de ciment | Substitution | Réduction CO₂ | Performances | Usage conseillé |
|---|---|---|---|---|
| CEM II/C-M | 35–50 % | 25–40 % | Très bonnes | Bâtiment, BPE |
| CEM VI/B | 50 % | 40–50 % | Bonnes | Gros œuvre |
| CEM VI/C | 60 %+ | Jusqu’à 60 % | Bonne à moyenne | Bétons non structurels |
Très recherché pour sa réactivité latente, sa durabilité et son excellent bilan carbone.
Ressources volcaniques aux performances remarquables en milieu agressif.
Le métakaolin est l’un des produits les plus prisés en 2024–2025 pour les bétons durables et résistants aux chlorures.
Encore utilisées même si leur disponibilité diminue avec la fermeture des centrales thermiques.
Indispensable pour les ciments multi-constituants modernes.
Permet d’améliorer la compacité et la résistance aux agressions chimiques.
Ces ajouts répondent à la montée en puissance du ciment ultra-bas carbone.
Les ciments NF EN 197-5 présentent :
La combinaison de plusieurs additions permet une meilleure compacité et une réaction pouzzolanique optimisée.
Les ciments CEM II/C-M et CEM VI offrent une durabilité renforcée :
La conception de béton bas carbone nécessite :
Les ciments bas carbone offrent :
Leur disponibilité dépend du taux de production d’additions (métakaolin, laitier, etc.). L’offre augmente.
Jusqu’à 65 % selon la combinaison des constituants.
Oui, ils permettent de réduire les indicateurs carbone (Ic construction).
Dans la majorité des cas, les coûts sont équivalents au CEM II, mais varient selon les filières de valorisation.
La norme NF EN 197-5 représente l’évolution la plus importante du ciment depuis plusieurs décennies. Grâce à l’introduction des ciments bas carbone CEM II/C-M et CEM VI, le secteur dispose enfin d’une solution fiable, certifiée et conforme aux objectifs climatiques européens.